ESSAIS, PAGES PERSO, CARNETS DE VOYAGE
Quand j'étais petit, le prof de français lisait
assez souvent mes rédactions en classe. Je jubilais avec une
intense discrétion devant les copains mi-goguenards
mi-admiratifs. Je me voyais très bien en futur
écrivain. J'aurais un bureau avec fenêtre ouverte
sur le jardin ensoleillé, dans une maison de campagne
près de la mer.
Avec l'intuition certaine que, en fait,
tout ça c'était des conneries. Des
rêveries avant la vie réelle forcément ennuyeuse...
Comme celle des adultes que je voyais tout autour de moi.
Quand j'ai grandi, je me suis rendu
compte qu'il ne faisait pas soleil tout le temps; les profs m'ont
conseillé de faire des maths; et, en terminale, j'ai
reçu le Nouveau Roman comme un grand coup sur la
tête. J'avais l'impression qu'il fallait désormais
écrire en mathématicien constipé.
Alors, autant faire des maths directement dans le texte.
Après, j'ai fait ingénieur, mais je ne m'en suis jamais tout à fait remis.
"Pourquoi (écrire) ? Pour faire parler en soi la voix personnelle
qui se dérobe dans les rapports sociaux"
Georges Picard, "Tout le monde devrait écrire", éditions José Corti
2021
Ma vie avant ma naissance
Essai biographique sur mes parents
A une certaine période de mon existence, j'ai eu envie de dessiner un portrait de cet homme singulier qu'avait été mon père. J'étais le seul à pouvoir le faire, car personne d'autre ne l'avait connu aussi longtemps, ni d'aussi près, et surtout personne d'autre ne s'en souciait. J'étais le dépositaire d'une foule de petites anecdotes, ou de réflexions diverses (depuis longtemps étrangères au politiquement correct moderne) que mon père m'avait confiées, et qui seraient définitivement perdues si je les gardais pour moi. Au fur et à mesure que, un souvenir en appelant un autre, se succédaient sur le papier tous ces récits, j'ai pris conscience avec étonnement que j'avais dû passer un nombre incalculable d'heures à l'écouter ou à lui poser les questions les plus variées.
J'ai eu une relation un peu exceptionnelle avec mon père. Ma mère n'ayant pas toute sa lucidité, il était difficile d'avoir une conversation suivie avec elle. J'ai donc très tôt rempli pour lui le rôle de confident. Peut-être, comme le pense une amie, cela m'a-t-il donné le goût de l'Histoire, des récits, et le goût de les lire et de les écrire.
Il est possible aussi qu'au contraire, c'est par curiosité innée pour le mystère du passé que je me suis montré aussi bon public, aussi attentif et aussi curieux d'en savoir toujours plus.
C'est peut-être une chance mais aussi un poids énorme, car j'ai souvent eu l'impression d'être l'exécuteur testamentaire de mon père, ou le dernier témoin d'une époque disparue que j'ai eu presque l'impression de vivre par procuration tellement, pour moi, il l'avait rendue présente.
Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir, du passé lumineux recueille tout vestigeBaudelaire, « Harmonie du soir »
Chapitre I : L'ancêtre légendaire
Chapitre II : Les années vingt
Chapitre III : Les années trente
Chapitre V : Des plaines de Silésie au Rhin romantique
Chapitre VI : Et ma mère, dans tout ça ?
2015
Winston Churchill -An abridged biography
(Homework from UNIVERSITE INTER-AGES de CAEN for English class of Ms Katarina MOLINIER)
Notes de lecture sur Michel Onfray ("Le souci des plaisirs" et "La puissance d'exister")
( A SUIVRE...)